par Depuis que je connais Etienne Huon de Penanster, je ne l’ai vu rouler que sur des bitzas qu’ils passaient autant de temps à mettre au point qu’à mettre sur l’angle-, excepté en 2018 Plouay où il avait sorti sa magnifique Aprilia RSW 125 GP. Autant dire que j’ai failli tomber de ma chaise en voyant, non seulement qu’il avait publié un compte rendu, mais qu’il roulait aussi avec une superbe Honda 250 RS !
Ce compte rendu faisait suite à sa participation au Klass Gp qui a eu lieu pendant la Sunday Ride Classic, sur le circuit Paul Ricard. Pour ne pas changer de ses habitudes, il teste ses nouvelles bottes lors des essais libres avec une moto qu’il n’a jamais pilotée sur ce circuit… : « Débutant avec cette 250GP sur ce circuit, sur une moto qui vient de fêter ses 30ans, le vendredi c’est essais libres, je me promène façon Bernie Noël et rode tranquillement, pour me rendre compte que mes nouvelles bottes ne me permettent pas de rétrograder tellement elles sont épaisses en semelle, braquet trop long, carburation très riche. Ça me va, car il fait déjà trop chaud pour mon métabolisme d’homme du nord et ma peau de rouquin commence à souffrir. »
Qualif 1 : serrage !
Lors de la première séance qualif, je reconnais bien Étienne en voyant qu’il va devoir mettre les mains dans la mécanique dès le début du week-end : « Je prends mes marques en restant dans un paquet qui se traine autant que moi, puis accélère le rythme sans tirer trop dans le moteur, les modifs châssis faites cet hiver me plaisent à la mise sur l’angle. On va s’amuser.
Quatrième tour, je tape dedans et débranche, mais je me retrouve très rapidement dans le trafic, on se croirait dans l’entrée d’un festoche à essayer de gratter des places sans que ça gueule autour… le moteur est faiblard, je sens que ça ne va pas le faire.
Cinquième tour, gros serrage et début de high-side en sortie de chicane du mistral. Roue libre et rencontre avec les commissaires… en déconnant, je leur dis à demain… »
Qualif 2 : serrage !
La deuxième qualification, du grand Etienne, le moteur est remonté, il sait exactement comment et pourtant, ça serre encore ! : « Et ben rebelote le lendemain, deux tours de rodage, mais au troisième tour après avoir tout refait et (presque) tout checké, remis un piston avec 1/100 de jeu en plus, coucou les commissaires 
au même endroit. Un cylindre ravagé, le bonhomme en a plein les fouilles, heureusement, il y a du soutien, car je commence à connaître des centaines de personnes sur place depuis tout ce temps à courir… 23ème avec un temps qui ne me correspond pas 
«
Le bon compte !
C’est lors des courses qu’Étienne sort le grand jeu, un moteur remonté grâce à la solidarité du paddock et un départ de la 23ème place pour une superbe remontée, qui méritait un podium, raté pour avoir manqué de compter un tour, contrairement à Aleix Espargaro en 2022 à Barcelone, qui avait coupé trop tôt : « Tout commence par avoir trouvé la cause de mes soucis. J’ai encore forcément un doute et je me dis que ça va grenader et embarquer quelqu’un/quelqu’une en doublant, donc je fais des extérieurs dans les virages après les pleines charges. Ça l’air de marcher, je me retrouve avec la tête de la course en vue, je double une quinzaine de personnes en 5 tours et continue à apprendre le circuit en pleine course. La carb est riche, la démultiplication est nickel, ça commence à tomber en rade autour de moi, à chacun son tour dans le malheur…
Fini 4ème sans avoir compté les tours ni regardé le décompte, quel blaireau… je fonds sur Adriano Marino au virage 14 en vue de faire un intérieur au 15 et sortir à l’embrayage comme un puercos, sauf que je n’ai plus d’embrayage pour la course 2 alors, on attend de le doubler au tour suivant… tu parles, je viens de rater le podium 
«
Cette fois, le compte est bon !
Cette première course se terminera comme elle a commencé, avec un doute au niveau du moteur, après un contrôle complet, tout est ok pour rejoindre la grille sur la 20ème place, trois places de gagnées grâce aux abandons : « Réarrangement en fonction des DNS, je pars 20ème, départ façon course de côte, mais je le foire un peu, pas grave, je passe 16 personnes dès le premier tour et débranche. Gros début de high-side, mais maintenant ça ne fait plus de haut-le-cœur, on corrige les traj au tour suivant…
Je fais une course seul, pas toujours très propre, du surpilotage car j’ai moins de moteur que les autres devant (et derrière ) et à un moment donné je pense à un truc que j’ai oublié de faire, mais je le garde pour moi , dommage, vous ne pourrez pas en profiter… ça me fait perdre la concentration et je vois les deux furieux Quentin Blanc et Cyril Guerinet en baston se rapprocher 
, freinages d’anthologie et changement de traj et je sais que c’est dans la poche après le Beausset ! »
Cette fois-ci, le podium est là, et la 4ème place du classement provisoire aussi, avant la manche d’Assen !
