Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696 : 3 semaines – 7 600 km

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Un jour Florian me dit : «J’ai entendu une histoire qui devrait te plaire : Road trip de plus de 7 000 km en Europe sur Ducati Monster 696. Fait par une brestoise. Ça pourrait t’intéresser si je la convaincs d’écrire un résumé ?». Forcément que ça m’intéressait, déjà parce que ça parle de Ducati et surtout d’une motarde un peu timbrée, du moins assez pour partir barouder au bout de l’Europe avec un 696… La motarde en question, c’est la mère de Florian, celui-là même qui s’engage en course de côte avec un ZX-10R de 200cv et un 125 CB de 13cv, quand il n’essaie pas de s’engager en D45. Un peu timbré lui aussi, quand on vous dit que les chiens ne font pas des chats…


Au départ un seul impératif : passer par l’Italie visiter le musée Ducati à Bologne et aller boire une tasse au Monténégro… Pour le reste, no limit ! à l’envie et au gré des rencontres et des découvertes…

Finalement ça sera l’Italie, la Croatie par la côte jusqu’au Monténégro, la Bosnie, les montagnes croates, la Slovénie, l’Autriche et la Suisse pour un retour par les Vosges : 7 600 km de pur bonheur.

La fiabilité d’une Ducati Monster 696 !

Il est vrai que j’aurais pu choisir une monture plus « adaptée » à un road trip comme celui-ci que mon « petit » Monster 696, mais ma « Pépette » a pour elle de solides arguments.

Tout d’abord sa fiabilité (je vous entends d’ici ricaner mais avec ses 42 000 km sans gros pépins mécaniques, ma confiance en elle reste inébranlable).

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696
Passage par la Slovénie pour rejoindre la Croatie.

Ensuite son poids… Okay elle n’entre pas dans la bonne catégorie pour ce genre de « balades » mais ses 160 kilos à sec compensent largement cette erreur de casting et m’ont permis de n’avoir aucune appréhension à partir à l’aventure sans trop savoir où j’allais mettre mes pneus.

J’avais déjà aligné pas mal d’heures de route d’affilée les fesses sur sa selle qui n’a l’air de rien mais qui finalement s’avère tout à fait confortable (12 heures non stop pour descendre au Bol d’Or). Donc no soucy et ça tombe bien car le rythme ça va être plutôt soutenu avec 6 à 8 heures de moto par jour.

Une Bretonne têtue (?)

Comment on peut faire ça ? Juste quand tu aimes tellement le moment où tu enfourche ton engin et que tu détestes tellement celui où tu en descends…

Et pour finir, l’argument ultime : j’adooooore cette moto et quand tu aimes, tu veux et quand tu veux, tu peux ! Il est vrai que mon caractère têtu de bretonne peut aider pour ce genre de délire…

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696
Le musée Ducati, à découvrir absolument !

Brest – Bologne

Donc départ de Brest en direction de… Périgueux, oui je sais ce n’est pas trop la route mais y’avait un p’tit week-end de potos bikers à ne rater sous aucun prétexte.

Après une tentative avortée de passer en Italie par le Col du Galibier pour cause d’averse de grêle où tu passe de 25°C à… 9°C, pause à Briançon pour la nuit.

Traversée de la Vallée de la Clarey, puis Col du Mont Genève et route vers Bologne.

Roulement de roue HS…

L’autoroute italienne c’est déjà pas trop le pied à 2 roues mais avec un roulement de roue avant qui dégage bah ça devient vite mortel. Surtout quand t’es une quiche comme moi et que tu penses pendant 300 bornes à un problème de surchauffe moteur (37° dans l’air avec un refroidissement à air) avant de comprendre que les vibrations ne viennent pas du moteur mais de la roue avant…

Et donc chercher une concession Ducat’ à Parme car pas trop envie de tenter le diable de subir un blocage de roue en poussant jusqu’à Bologne à 100 km et surtout en me félicitant d’être en Italie et pas encore au fin fond du Monténégro…

Deux petites heures de perdues plus tard, direction Bologne pour une visite du superbe musée Ducati. A découvrir absolument que vous soyez Ducatiste ou pas, un petit musée magnifiquement agencé et bourré de bijoux : émotions garanties.

Juste si vous n’avez pas cédé au plaisir sans nom de rouler italien, vous n’aurez donc pas le privilège de vous garer dans l’enceinte de l’usine Ducati mais… à l’extérieur sur le trottoir.

Avant de quitter l’Italie, une petite soirée à déambuler dans les rues calmes et fraîches de Venise où là c’est Vaporetto pour tout le monde, quel que soit votre monture.

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696
Passage par la Slovénie pour rejoindre la Croatie.

Peu de 2 roues en Croatie

Direction la Croatie où les deux roues deviennent plus rares et pour cause…

Quoi dire de leur conduite… disons qu’il n’y a pratiquement pas de motards croates et peu de 2 roues parce que je pense que l’espérance de vie d’un biker là-bas frise l’indécence ! Ils roulent comme des malades, ne respectent rien, ni les stops, ni les feux, ni les priorités et n’ont aucune considération pour les 2 roues. Donc surtout ne pas attendre qu’ils se serrent pour vous laisser passer (encore plus si vous êtes une nana) car vous attendrez longtemps.

C’est tout à fait étonnant car ils sont d’une gentillesse et d’une politesse sans nom en dehors de leur voiture. Leur comportement latin et macho dès qu’ils s’installent derrière leurs volants m’a rappelé un petit dessin animé où Dingo, au demeurant charmant piéton, se transforme en délinquant routier la bave aux lèvres…

Les infrastructures routières sont au top. Les routes sont nickel (sauf certains virolos dont le bitume a été scarifié et qui sont carrément casse-gueule à moto) les virages sont tous ultra bien indiqués en amont et à l’intérieur par des flèches rouges sur fond fluo : pas de surprise (on pourrait d’ailleurs prendre des leçons de ce côté-là)
Le bitume est très « glissant » voire carrément savonnette par endroit, des p’tites frayeurs en s’arrêtant au début, ensuite tu te méfies… Pas trop le genre de soucis que l’on a en Bretagne car nos routes sont régulièrement rincées, mais quel pied de rouler sous une tempête de soleil et de chaleur.

Des paysages grandioses

La Croatie (découpée en plusieurs régions : Istrie, Kvarner, Dalmatie nord-centrale-sud, Zagreb, Zagorje et Slavonie) est un fabuleux pays composé de paysages grandioses et variés et la découvrir à moto permet d’en prendre plein les yeux et plein les narines.

Les Croates sont adorables et très souriants, d’une gentillesse sincère et avec un profond sens du service, l’envie vrai de vous faire plaisir.

Il est dans leur culture d’accueillir les étrangers, donc question hébergement il faut oublier hôtels et campings (hors de prix) et jouer à fond la carte de l’accueil chez l’habitant, carrément abordable : de belles rencontres, de belles personnes attachantes et chaleureuses et c’est un excellent moyen de découvrir des lieux qui sortent des sentiers balisés des guides touristiques. La propreté des logements et lieux publics est irréprochable, partout !

Tu manges pour rien et tu te régales un peu partout… miam j’ai encore la saveur des calamars frits dans la bouche. Si un motard boulanger veut tenter sa chance, ils ne savent juste pas faire le pain.

Aucun sentiment d’insécurité nulle part ; c’est étonnant, tout est ouvert partout, super agréable. Je n’ai remis mon bloc disques qu’une fois revenue en France sic.

Des vestiges de la guerre pas si lointaine de-ci de-là, moins sur la côte, plus lors de la remontée par les montagnes, c’est troublant et assez bouleversant…

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696
Quand le GPS vous emmène sur des routes non carrossables…

Rencontre avec le Sergent Garcia ?!

Une échappée sur l’île de Korcula : pas de soucis pour la moto sur le bateau, la mer est calme.

Et se retrouver en pleines montagnes monténégrines, en route pour Kotor, arrêtée par deux policiers sortis de je ne sais où et ressemblant au Sergent Garcia du feuilleton « Zorro »… Je crois bien avoir eu droit à 50 clins d’œil pendant tout le contrôle…

Il faut dire que les femmes n’ont pas place sur une moto dans ces pays encore très macho…  Alors je n’avais aucune chance de passer à l’as.

Les contrôles aux différents postes frontières sont « bizarres », un peu l’impression d’un retour dans le temps. Vérification minutieuse des papiers (assurance comprise) par des agents en uniforme et à qui il est bien difficile d’arracher un sourire.

Voyant orange « méca » allumé

A peine en Bosnie, freinage un peu violent en apercevant un policier qui me fait signe de m’arrêter (ok j’avoue j’étais en excès de vitesse) mais comme je ne capte pas un mot de ce qu’il me dit, il me fait signe de partir mais en insistant et me montrant mon phare ??? Au moment de repartir, le voyant orange « méca » de ma Ducati Monster 696 est allumé… et là je stresse un peu car il commence à faire nuit et il reste pas mal de bornes paumées au milieu de nulle part jusqu’à Mostar…

Ex-Yougoslavie en Ducati Monster 696
Bologno, porte-pins officiel du roadtrip !

Le scotch anti-stress…

Finalement j’ai juste perdu mon feu de croisement. Après vérification des fusibles, ça serait plutôt un relai pas très accessible avec les 3 outils sous ma selle donc je terminerai mon road trip comme ça, avec juste un p’tit scotch sur le voyant afin de limiter le stress (c’est fou comme un p’tit voyant peut vite devenir emmerdant). Au final c’était donc bien un relai planqué sous le réservoir qui s’était débranché probablement lors du freinage un peu sec.

Il est temps d’attaquer les kilomètres retour par la Slovénie et l’Autriche puis comme je ne suis pas vraiment une grande fan de la culture germanique, ça sera la Suisse au lieu de l’Allemagne puis les magnifiques Vosges.

A suivre…

Voilà, la prochaine fois je vous raconterais bien comment je me suis retrouvée avec Pépette, ma Ducati Monster 696, aux Millevaches 2017 (une des rares Ducati présentes) pour un petit road trip beaucoup plus rafraîchissant.


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