Le Trofeo Rosso de Didier

Le Trofeo Rosso 2020 de Didier

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Les 18 et 19 juillet avait lieu la dix-neuvième édition du Trofeo Rosso 2020 sur le circuit du Val de Vienne, au Vigeant.

Sur la piste, environ trois cents pilotes étaient partagés en neuf séries : une pour les Zorgas, bénévoles qui veulent rouler, une pour les side-cars ( Duetto ), une série Ragazza réservée aux femmes, les autres séries ( Soprano, Mono, Alto, Piano, Tenor et Mezzo ) regroupant les motos par cylindrée mais aussi les pilotes par niveau de pilotage.

Chaque engagé a droit, en principe, nous verrons plus loin, à six sessions de vingt minutes de roulage.

Cette manifestation est essentiellement réservée aux motos italiennes mais on voit également d’autres machines. En petites cylindrées ( Mono ) il y a de la variété, en Zorga on peut rouler avec ce que l’on amène et les filles de la série Ragazza aussi ainsi que les side-caristes. Pour d’autres motos c’est plus obscur, on voit des BMW, des Anglaises… Peut-être un peu de copinage ?

A noter que tous les ans une marque est invitée d’honneur : Laverda il y a deux ans, Ducati à couples coniques l’an passé et Moto-Guzzi cette année. Toutes les Moto-Guzzi, y compris celles des spectateurs non inscrits à la manifestation, pouvaient participer à une parade de dix minutes sur la piste, le samedi aussi bien que le dimanche à la mi-journée.

Le Trofeo Rosso 2020 était initialement prévue à huis clos

A noter enfin que les organisateurs, après avoir annoncé pendant longtemps que la manifestation se déroulerait à huis clos, ont finalement décidé au dernier moment de l’ouvrir au public. Pour le bonheur des habitués surtout que l’entrée est gratuite pour les spectateurs.

Le Trofeo Rosso de Didier
Les deux motos de Didier sous le regard averti du contrôleur technique…
Le Trofeo Rosso de Didier
Une des quatre Gilera Saturno Bialbero présentes ce jour-là..

Deux motos à passer au contrôle technique

Nous arrivons sur le site en début d’après-midi le vendredi au Trofeo Rosso 2020 après six heures et demie de route tranquille. Installation, contrôle administratif et passage des deux petites Italiennes au contrôle technique. Surprise, mes deux machines qui passent habituellement sans souci sont recalées cette fois-ci. La Gilera 200 T4 ( 1979 ) parce que la poignée gauche tourne un peu sur le demi-guidon, l’Itom Astor 4M ( 1968 ) parce que les deux caoutchoucs des repose-pieds sont également mal fixés. Dix minutes de travail avec la pince et le fil à freiner, seconde présentation des machines où elles seront validées avec le bracelet du contrôle technique.

La soirée est libre pour faire le tour du paddock, dire bonjour aux connaissances et admirer/photographier des motos souvent très belles et parfois très rares : par exemple il y a ici quatre Gilera Saturno Bialbero ! On n’en voit pas tous les jours.

Mickaël, co-Président du Club Benelli France, nous présente sa nouvelle monture, une 500 Quattro ( Benelli, bien sûr. ) joliment coursifiée et préparée.

Ouverture de la piste dès 8h30

Samedi matin, ouverture de la piste dès 8H30. Il faut dire que l’organisation est top et, sauf accident grave ou fuite d’huile, les sessions s’enchaînent à la minute près. C’est réellement impressionnant.

En Mono, dès 8H50, je m’élance avec la petite Itom. Le circuit du Vigeant avec pas loin de 4 km de longueur est un peu grand pour un cyclomoteur de série préparé… pour aller au collège. J’ai le temps de regarder les autres machines quand elles me doublent mais c’est aussi un avantage, la quarantaine de motos sur ce grand tracé sont suffisamment espacées pour qu’on ait le temps de souffler. Rien à voir, par exemple, avec le tourniquet du Bretagne Motoclassic à Plouay où l’on a en permanence quelqu’un sur le dos.

Quel plaisir de montrer aux spectateurs ma petite Itom, seule représentante de cette marque au Trofeo Rosso !

Deuxième session à 11H10 avec la Gilera. Ce n’est pas la seule Gilera présente mais c’est la seule 200 T4. Il faut dire que ce modèle n’a jamais été importé en France. Encore un petit plaisir… 

Le Trofeo Rosso de Didier
Les side-cars étaient aussi de la partie avec notamment le n°556 de Yoann et Thierry Gilard.

Après le déjeuner, place aux runs !

Après une pause déjeuner suivie d’une petite sieste, troisième et dernière session de la journée avec à nouveau la Gilera. Ensuite, comme la chaleur commence à être pénible, je décide de monter une bougie neuve plus froide, comme sur l’Itom. L’antiparasite se sépare en deux, je répare mais la moto s’arrête pendant l’essai. Pas de démarreur électrique, pas de kick, malgré la petite cylindrée la moto est épuisante à démarrer à la poussette. Je prendrai donc l’Itom pour les runs Inferno de la fin d’après-midi. J’adore ça, des runs de 200 m dans la ligne droite du départ mais peu de pilotes s’inscrivent et quasiment tous avec des grosses cylindrées récentes. Je fais mon premier run avec une jolie 250 Aermacchi, la plus petite moto engagée après la mienne. Sinon ça va de 750 à 1200 cc… Je comprends très bien que ça n’a aucun intérêt pour un pilote d’affronter un cyclomoteur de cinq chevaux et je ferai les deux autres runs tout seul en piste, encore une fois pour le plaisir de montrer l’Itom aux spectateurs. Pour la petite histoire, à l’âge de seize ans ( Tiens, ça fait tout juste… un demi-siècle. Oh, punaise ! ) j’allais au lycée avec une Itom.

Le Trofeo Rosso de Didier
Les cinq chevaux de la petite Itom sont tout de même un peu justes pour affronter le circuit du Vigeant…

Dimanche : le retour de la Gilera

Dimanche, après une longue nuit de sommeil puisque nos voisins, des braillards alcoolisés, se sont calmés à 2H du matin (La première nuit le moment de convivialité avait duré jusqu’à 5H…), je présente l’Itom en pré-grille mais la session est annulée. Dans la première série Soprano de 8H30 un grave accident a mobilisé les deux médecins présents sur le site. Comme j’ai du temps libre je sors la Gilera de la remorque, je monte au hasard une vieille bougie et la petite bête accepte de redémarrer. Je prends quand même l’Itom à la seconde session du matin et l’après-midi, au lieu de raccrocher le cuir et profiter du spectacle comme je le fais d’habitude, eh bien je roule une dernière fois avec la Gilera.

Je n’ai donc perdu qu’une session sur les six prévues mais l’un de mes voisins, avec ses trois Ducati, en a perdu deux ! Il était un peu « contrarié » le Ducatiste. Il faut dire que du temps perdu pour nettoyer la piste après une fuite d’huile ça fait partie du jeu mais du temps perdu avec un accident parce que certains pilotes ont « un comportement carrément dangereux » – Je reprends les mots de la Présidente de l’association le lendemain de la manifestation- c’est plus difficilement acceptable, c’est un roulage de démonstration, pas une course.

J’ajouterais également que cette année, avec les mesures de restrictions sanitaires liées au coronavirus, les contrôles d’alccolémie n’ont pas eu lieu, le nettoyage de l’appareil après chaque opération étant trop contraignant.

Les bénévoles en poste en pré-grille, le samedi après-midi, ont dû stopper un pilote solo qui voulait entrer en piste avec les side-cars… Dans quel état était ce garçon pour ne pas s’apercevoir que ce n’était pas son groupe ? On lui a retiré définitivement ses bracelets pilote et moto avant de l’inviter à aller se reposer…

Le Trofeo Rosso de Didier
Même les jeunes en Gilera ne respectent pas les anciens, celui-ci n’a pas laissé Didier devant lui bien longtemps.
Le Trofeo Rosso de Didier
Rares ont été ceux qui ont oser «affronter» Didier et son Itom lors des runs !

La relève en Gilera

Un dernier mot pour conclure ce roulage : c’est la troisième fois que je roule dans le groupe Mono avec un jeune très sympathique sur une Gilera 125 TG. Le père de ce jeune roule sur une 350 Morini V-twin. Eh bien c’est la première fois que je n’arrive pas à le suivre sur la piste. J’avais du plaisir à m’arsouiller avec lui, les deux Gilera ont des performances très proches, le jeune roule très proprement et en général je m’accrochais sur deux ou trois tours avant de le laisser filer parce que je fatiguais. Mais cette année, après un demi-tour au contact, il s’échappait à la première enfilade et je ne le revoyais plus. Le début de la fin ?

Une dernière nuit au calme…

En fin de journée il était prévu que l’on reste sur le circuit pour une bonne nuit de repos avant de rentrer à la maison. Oui, mais non ! Voyant que nos si discrets (!!!) voisins ne partaient pas, nous rangeons tout pour faire quelques kilomètres jusqu’à un petit camping en bord de Vienne, camping au calme presque surréaliste après tant de bruit. Il ne fallait pas vieillir, Didier. Le circuit du Val de Vienne, lui, commençait à accueillir les participants au roulage du lundi organisé par le Team 18 des pompiers .

On pense déjà à 2021 !

Et pour 2021, vingtième édition du Trofeo Rosso ? Si j’y retourne ce sera avec une moto plus performante afin de renouveler le plaisir sur la piste. Et sans doute aussi que je poserai la remorque sur le paddock avant d’aller passer les nuits au calme dans ce petit camping en bord de Vienne.

Tout de même, quelle belle manifestation ce Trofeo Rosso 2020 !

Texte et photos : Didier et Michèle Le Don


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