par C’est fort d’une onzième place que le Costarmoricain Julien Jagu est revenu du rallye d’Andalousie, mi-mai. Des premiers pas encourageants dans la discipline, pour le pilote de 31 ans qui jusqu’à présent brillait en enduro. « La grosse différence, c’est la navigation. Le niveau de maîtrise de la moto reste le même, que ce soit en enduro ou en rallye. Mais là, il ne faut pas se perdre, ni se mettre en danger. »
Déjà prêt physiquement !
La préparation physique de ce rallye d’Andalousie, pour acquérir une bonne endurance, n’a pas été particulièrement exigeante non plus, comme l’explique le vice-champion d’Europe d’enduro 2014-2015 : « J’ai déjà roulé jusqu’à huit heures d’affilée en enduro, donc pour ce rallye de cinq jours, j’étais prêt. Travailler pour gagner en endurance, ce n’est pas le plus difficile. »
La machine non plus, une KTM 450 Rallye, n’a pas trop peiné. « C’est LA moto de rallye, la seule vendue telle quelle dans le commerce. Elle est puissante, fiable, stable. Pour elle, ce rallye d’Andalousie, c’était un rodage. »
Préparation de Julien Jagu pour le Dakar !
Un rodage qui doit l’emmener, avec son pilote, jusqu’aux sables d’Arabie Saoudite pour le Dakar 2022. Un rêve de gosse que Julien Jagu, qui suivait les épreuves devant la télé avec toute sa famille, s’apprête à réaliser. « Je dirais que l’idée d’une participation a mûri ces quatre ou cinq dernières années, après être passé à l’enduro. Le défi m’a semblé plus accessible, d’un point de vue sportif. ». Mais le nerf de la guerre restait l’argent. Heureusement, Julien sait s’entourer, avec plusieurs partenaires extrasportifs, tous bretons. « Rennes Moto m’a mis à disposition la KTM, ce qui représente une bonne part du budget. »
90 000€ de budget !
L’enveloppe totale est de 90 000 €. La seule inscription au Dakar coûte 15 000 €. Julien Jagu ira accompagné de son mécano, Paul Fontenay, et de Loïc Le Gall, son assistant, ajoutant un coût de 9 000 € par personne, en plus des 4000 € à dépenser pour un fourgon.
Pour le trio, l’Andalousie était aussi un moyen de voir comment fonctionnait l’alchimie. « Loïc est un passionné de rallye, qui m’aide depuis plusieurs années, et Paul est un ami. L’Andalousie lui a permis de se familiariser avec la KTM. Le fait qu’on soit amis apporte forcément un plus : la confiance est là. »
«Juste finir»
Prochaine épreuve avant le Dakar, le rallye du Maroc, en octobre. « Pour le moment, le territoire est encore bouclé pour des raisons sanitaires, mais il nous reste encore plus de quatre mois avant l’épreuve, ça devrait le faire. »
Malgré ce manque de visibilité, Julien ne se met pas la pression. Son objectif : « Juste finir », est imprimé sur une étiquette collée à la moto. « C’est le mot d’ordre, du premier jour du rallye d’Andalousie au douzième jour du Dakar. Sans l’objectif du classement, je m’enlève un poids conséquent. Je progresse par étapes. »
Texte : Quentin Raillard
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